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Tendance, trait et difficulté d'adoration

Lorsque j'étais au collège et que j'étudiais la musique, j'ai travaillé pendant quelques temps dans le département des chants de chœurs d'un grand disquaire. Le responsable de ce département était aussi mondain et impie qu'un homme peut l'être, cependant il était un expert en musique de chœur sacré. Je ne pensais pas beaucoup à cela à cette époque, parce que je n'étais pas chrétien. Mais en y réfléchissant des années plus tard, j'ai pensé combien cela était triste.

 

Vous avez probablement connu d'autres personnes également pour lesquelles la musique sacrée était tout bonnement un domaine de spécialisation, un champ d'expertise dans lequel leur intérêt était purement académique ou esthétique, c'est comme manquer la forêt pour les arbres ! Si je pouvais paraphraser avec révérence l'apôtre Paul : "Si nous nous sommes focalisés sur la musique sacrée uniquement, nous sommes les plus à plaindre des hommes !"

 

Il y a deux ans, j'ai participé à un excellent séminaire d'une journée sur la technique vocale de chorale, commandité par une célèbre école de musique. Il est très vite devenu apparent, cependant, que l'intérêt suprême de cet enseignant et de cette institution était peut-être la production de beaux et purs sons de voyelles, cela, sans regarder au caractère séculier ou sacré de la littérature, le but ultime était d'atteindre des voyelles de véritable excellence. Et j'ai pensé, quelle tragédie, c'est réellement ce qu'ils vivaient et ce pour quoi ils travaillaient ! Ils entretenaient l'arbre avec tant d'attention, ne reculaient jamais et voyaient la forêt dans toute sa grandeur.

 

Mais, avant que nous soyons trop satisfaits de nous-mêmes, admettons que tous trop souvent nous pouvons être saisis par les détails du ministère de musique d'église et oublier ce qui devrait être le véritable objectif de notre effort, non pas que ce soit le sens absolu de ce que ces hommes que j'ai mentionnés avaient fait, néanmoins cela peut devenir un très réel problème pour nous.

 

En fait, c'était ma première inclination lorsque j'ai d'abord commencé à penser à ce discours. De là le titre original : Tendances, traits et difficultés de l'Adoration. Ma problématique aurait à traiter de sujets très importants, mais incontestablement de second ordre. Dans les mois qui ont suivi le choix du titre, je suis arrivé à la décision de prendre une direction un peu différente dans ce discours. Plutôt que simplement délivrer une sorte "d'état de l'Union" au sujet de l'adoration dans l'église, j'aimerais essayer de vous donner une vision de l'immensité et de la grandeur de l'adoration, son caractère central par rapport à toute la vie et à tout ce que nous sommes et faisons en tant que chrétiens. Je voudrais partager un peu de mon pèlerinage en regard à cela, et relater comment Dieu a élargi ma vision et mon appréciation de l'adoration.

 

1. La ligne directrice

 

1a. Le but de l'adoration

 

Nous ne devons jamais, au grand jamais, oublier que la musique d'église est un moyen d'aboutir à une fin ; vraiment, la plus glorieuse des fins à savoir : l'adoration du Dieu tout puissant. C'est la forêt qui donne à tous les arbres leur signification. C'est pourquoi Don Hustad appelle la musique d'église un "art fonctionnel". Le but ultime de notre ministère n'est pas de faire de la grande musique, ce n'est pas un son magnifique ou une balance parfaite, pas des pures voyelles ; notre but n'est même pas l'excellence. Notre but est d'encourager, de faciliter et d'accroître l'adoration du peuple de Dieu. Et tandis que nous ne pouvons pas faire en sorte que cela se produise par nos propres efforts, cependant si cela ne se produit pas, cela n'a pas grand chose à voir avec la balance de la chorale ou ses voyelles, nous sommes simplement en cours de spécialisation en musique sacrée. J'aimerais que nous nous focalisions maintenant sur quelques questions très fondamentales qui sous-tendent tout ce que nous faisons dans l'église si cela doit être plus que simplement un domaine de spécialisation pour nous.

 

J'aimerais que nous considérions l'importance fondamentale de l'adoration dans nos ministères, mais prenons également un peu de recul de sorte que nous puissions avoir un horizon plus large, et voir l'importance fondamentale de l'adoration dans toute la vie de l'église et dans nos vies tout entières, en tant qu'individus.

 

1b. Où j'ai commencé

 

Comme point de départ, j'aimerais être autobiographique pour un moment. J'ai été amené dans mon église actuelle par un pasteur qui cherchait un homme avec une expérience aussi bien théologique que musicale ; il avait aussi un réel désir de voir l'adoration comme une part vibrante de la vie de l'église.

 

Et bien, j'avais l'expérience dans la musique et l'expérience dans la théologie, mais les deux ne s'étaient jamais rencontrées, les deux n'avaient jamais été intégrées ou reliées l'une à l'autre en aucune façon pour moi ou par moi. Quand je suis arrivé à Memphis, Je n'avais pas d'indice sur l'adoration : je n'avais pas d'appréciation, pas de philosophie pour cela, je n'avais pas de stratégie pour essayer de réveiller et réformer l'adoration à l'église " First Evangelical Church ". Dieu nous a gracieusement permis de grandir ensemble en tant qu'assemblée dans notre compréhension et notre appréciation de l'adoration.

 

Mais c'est seulement il y a quelques années que s'est produit ce qui a réellement fait que la lumière commence à poindre sur mon cœur et mon esprit. Un tournant dans ma compréhension de l'adoration est arrivé lorsque le "pasteur des missions" de notre église m'a fait lire l'introduction d'un livre sur les missions, intitulé "Let the Nations Be Glad" (Que Les Nations Se Réjouissent), du Dr John Piper, pasteur de l'église Bethlehem Baptist Church à Minneapolis. Ce n'était pas simplement une introduction usuelle de livre sur les missions, parce que cela soulignait l'importance secondaire des missions, disant que c'était la seconde plus importante activité de l'église. Ce n'est pas comme cela que quelqu'un pourrait normalement chercher à convaincre un lecteur de l'importance du sujet en question : dire comment ce sujet est d'importance secondaire !

 

C'est ce que Piper écrivit, trois petites phrases qui révolutionnèrent ma conception de l'adoration : "Les missions ne sont pas le but ultime de l'église. Son but ultime est l'adoration. Les missions existent parce que l'adoration n'existe pas." [Let the Nations Be Glad, désormais noté LNBG, (1993 Baker Book House, p.11] Voilà une profonde déclaration ! Et une qui, lorsque j'y réfléchis, commença à changer pour toujours la façon dont je voyais l'adoration. Loin de supprimer les missions, Piper disserte sur l'importance suprême de l'adoration, maintenant et pour l'éternité. C'est ainsi qu'il continue à développer son idée :

 

"L'adoration est fondamentale, pas les missions, parce que Dieu est fondamental, pas l'homme. Lorsque ce siècle sera passé et que les innombrables millions de rachetés tomberont sur leur face devant le trône de Dieu, les missions ne seront plus. C'est une nécessité temporaire. Mais l'adoration demeure à jamais." [LNBG, p.11] L'adoration, nous dit Piper, est le but ultime de l'église ; en fait il dit ceci : " L'histoire tout entière se dirige vers un but final : l'adoration pure et intense de Dieu et de Son Fils parmi tous les peuples de la terre. " (LNBG, p.15)

 

Piper n'est pas le seul dans cette évaluation de l'importance de l'adoration. Beaucoup d'autres en sont venus à des conclusions similaires sur la base de leur examen des Écritures. Par exemple, le Dr John MacArthur a écrit un livre sur l'adoration et dans sa préface il relate comment il était avancé dans son ministère avant que Dieu ne lui apprenne à apprécier la place centrale de l'adoration. Son livre est intitulé, de façon significative, L'ultime priorité.

 

2. La finalité principale de Dieu

 

Maintenant, la chose à faire en ce moment serait probablement de vous laisser environ une heure pour méditer sur ces pensées, elles le méritent vraiment et nécessitent d'être mûries. Mais j'espère que vous choisirez de faire cela un peu plus tard. Pour le moment, nous voulons essayer de comprendre l'importance énorme que ces hommes, et beaucoup d'autres, attribuent à l'adoration. Pour cela, nous avons besoin de prendre un peu de recul et essayer de relever ce que disent les Écritures au sujet du but premier, non pas de l'église, mais de Dieu Lui-même. Piper, continuant sur les aperçus de Jonathan Edwards, développe et démontre à partir des Écritures, que le but et la priorité de Dieu, par-dessus toutes choses, est la démonstration et l'avancement de Sa propre gloire.

 

Or "la gloire de Dieu" est un de ces slogans théologiques que l'esprit de l'homme peut examiner. La gloire de Dieu parle de Sa sainteté totale et absolue, Sa splendeur magnifique, les perfections de Son caractère. "Dieu est lumière ; et il n'y a point en lui de ténèbres." (1 Jean 1:5) "Son nom seul est exalté ; Sa majesté est au-dessus de la terre et des cieux." (Psaumes 148:13) "Saint, saint, saint est l'Éternel des armées ! Toute la terre est pleine de Sa gloire." (Ésaïe 6:3) Sa gloire est absolue et unique ; il déclare donc en Ésaïe 42:8 : "Je suis l'Éternel, c'est là mon nom ; et je ne donnerais pas ma gloire à un autre." Dieu recherche infatigablement sa propre gloire tout au long de l'histoire biblique : Ésaïe 43 : 6-7 "Je dirai au septentrion : Donne ! Et au midi : ne retiens point ! Fais venir mes fils des pays lointains, et mes filles de l'extrémité de la terre, tous ceux qui s'appellent de mon nom, et que j'ai créés pour ma gloire, que j'ai formés et que j'ai faits. " Il nous a crées pour Sa gloire.

 

·     Ésaïe 49:3 "Tu es mon serviteur, Israël en qui je me glorifierais." Il a établit Israël pour Sa propre gloire.

 

·     Jean 1:14 "Et la Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père."

 

·     2 Corinthiens 4:6 "La lumière fait resplendir dans nos cœurs la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ. " La gloire de Dieu vue en Christ.

 

·     Éphésiens 1:13-14 "En Lui, vous aussi, après avoir entendu la Parole de la vérité, l'Évangile de votre Salut, en lui vous avez cru et vous avez été scellés du Saint-Esprit qui avait été promis, lequel est un gage de notre héritage, pour la rédemption de ceux que Dieu s'est acquis, pour célébrer sa gloire." Le but du salut est de magnifier sa gloire.

 

·     1 Chroniques 16:24 "Racontez parmi les nations sa gloire, parmi tous les peuples ses merveilles !" La gloire de Dieu est le point central du mandat missionnaire.

 

·     Ésaïe 66:18 "Le temps est venu de rassembler toutes les nations et toutes les langues ; elles viendront et verront ma gloire. " L'apogée de l'histoire est la gloire de Dieu.

 

·     Philippiens 2:10-11 "Afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse dans le ciel, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père." Le but de ramener toutes choses à Christ est de glorifier Dieu.

 

·     Apocalypse 21:23 "La ville n'a besoin ni du soleil ni de la lune pour l'éclairer ; car la gloire de Dieu l'éclaire, et l'Agneau est son flambeau." L'essence du royaume des cieux est la gloire de Dieu.

 

·     Psaumes 72:18-19 "Béni soit l'Éternel Dieu, le Dieu d'Israël, qui seul fait des prodiges ! Béni soit à jamais son nom glorieux ! Que toute la terre soit remplie de sa gloire ! Amen ! Amen ! " Le but de la création est la démonstration de la gloire de Dieu.

 

Le fait surprenant ici est que tout ce qui est et tout ce qui arrive trouve son but et sa fin ultime dans la gloire de Dieu. Dieu dans sa puissance et sa souveraineté a crée l'univers de telle sorte que sa gloire soit manifestée, soit vue "plus clairement", comme le dit Paul dans Romains 1:20 ; le psaume 19:1 le dit en ces mots : "Les cieux racontent la gloire de Dieu." Dieu a fait l'homme à sa propre image, et bien que l'homme se soit rebellé et ait péché, il a pourvu une voie pour que sa propre gloire, son amour et sa justice soient prouvées à travers l'œuvre de Christ. Même son juste jugement des perdus démontrera l'infinie valeur de la gloire de Dieu, en mettant en évidence "le caractère infini du pêché qui consiste à ne pas glorifier Dieu." (Piper, LNBG, p.22) Piper dit aussi : "la vision biblique de Dieu est qu'il est engagé de façon suprême, avec une passion sans limites, à élever et manifester la gloire de Son nom." (LNBG, p.22-23)

 

Maintenant, nous sommes conditionnés à considérer que quelqu'un qui poursuit toujours sa seule gloire est plutôt égocentrique. Mais c'est parce qu'en tant que pécheurs, nous choisissons de nous glorifier nous-mêmes plutôt que Dieu, qui est infiniment plus grand (cf. Romains 3:23 : "car tous ont pêché et sont privés de la gloire de Dieu"). Mais, comme Piper le fait remarquer, pour Dieu il n'y a rien de plus grand que lui-même à glorifier. Dans sa perfection, Il recherche le plus grand bien pour Lui-même et pour Ses créatures, et ce plus grand bien est simplement Dieu Lui-même et Sa gloire ! Vous connaissez bien l'affirmation du Petit Catéchisme de Westminster selon laquelle "la finalité de l'homme est de glorifier Dieu et de se réjouir en Lui pour toujours". La chose étonnante ici est que la finalité de Dieu est aussi de glorifier Dieu ! Il n'y pas de plus grande chose pour Lui à glorifier. Lui, et Lui seul est digne de recevoir toute la gloire. Amen ! Ainsi la gloire de Dieu est réellement le plus grand des sujets et c'est précisément le sujet, la motivation et le but de l'adoration.

 

3. La "fin principale" de l'homme

 

Dieu a une passion inépuisable pour sa gloire, et par application c'est ce que la divinité doit impliquer pour les hommes et les femmes : nous devons arriver à partager cette passion pour la gloire de Dieu ; nous devons apprendre à chérir la gloire de Dieu. Et chérir la gloire de Dieu signifie adorer. L'adoration est exprimée de différentes manières, mais, dans sa compréhension la plus large, elle se résume à chérir la gloire de Dieu. Pour revenir à la déclaration de Westminster : la fin principale de l'homme, aussi bien que celle de Dieu, est de glorifier Dieu et de se réjouir en Lui pour toujours, ce sont là véritablement les deux faces de la même pièce, et finalement c'est une déclaration sur l'adoration. Considérons brièvement trois passages du nouveau testament qui démontrent, de manières assez différentes, le caractère absolument central de l'adoration en tant que le plus grand but de l'humanité et sa raison d'exister.

 

3a. Romains 1

 

Dans Romains 1, Paul traite de la face négative lorsqu'il décrit le sort de l'homme déchu à cause de son rejet de Dieu. "La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive, car ce qu'ont peut connaître de Dieu est manifeste pour eux, Dieu le leur ayant fait connaître. Car depuis la création du monde Ses perfections invisibles, Sa puissance éternelle et sa divinité (Sa gloire) ont été clairement vues, étant comprises à travers ce qui avait été fait, de telle sorte qu'ils soient inexcusables. Car même s'ils ont connu Dieu, ils ne l'ont pas honoré comme Dieu et ne lui ont pas rendu grâce [un bon résumé de l'adoration], mais ils se sont égarés dans leurs pensées, et leurs cœurs sans intelligence ont été plongés dans les ténèbres. [Maintenant nous voyons la spirale descendante] Se vantant d'être sages, ils sont devenus fous et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible pour une image à la forme de l'homme corruptible et d'oiseaux, de quadrupèdes et de créatures rampantes. C'est pourquoi Dieu les a abandonnés aux convoitises de leurs cœurs pour l'impureté, de telle sorte que leur corps soient déshonorés parmi eux. Car ils ont échangé la vérité de Dieu [à propos de sa gloire] en un mensonge, et adoré et servis la créature plutôt que le créateur, qui est béni à jamais. Amen."

 

Maintenant bien sûr Paul, dans ces premiers chapitres de Romains, décrit le pêché dans toute sa noirceur afin qu'en contraste, la lumière de l'évangile puisse briller le plus fortement possible comme elle commence à le faire selon ce qu'il explique dans le chapitre 3. Mais il a aussi déjà laissé entendre les gloires à venir en 1:16-17, où il parle de l'évangile comme étant une "puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit". Ce salut au travers de la foi en la puissance de l'évangile renversera en effet la spirale descendante du pêché que Paul décrit aux chapitres 1 et 2. Regardant de nouveau aux mots de Paul accusant l'humanité déchue, nous pouvons les refondre et les paraphraser, puis apercevoir quelque chose des desseins qu'avait Dieu en rachetant et en restaurant les hommes et les femmes perdus :

 

(Paraphrase de Romains 1:18-25) Car la grâce de Dieu a été révélée depuis les cieux aux hommes déchus et pêcheurs qui ont accepté la vérité de l'Évangile, à ceux que Dieu a attirés à Lui-même. Car maintenant non seulement la puissance et la majesté de Dieu sont visibles au travers de ses œuvres, mais Il a aussi révélé son amour, sa miséricorde, sa compassion et sa grâce à travers l'œuvre rédemptrice de Son Fils Jésus-Christ, de telle sorte que les hommes soient sauvés. Et maintenant non seulement ils connaissent Dieu, mais en plus ils l'honorent comme Dieu et lui rendent grâce, leurs esprits pleins de Ses pensées et leurs cœurs totalement dévoués à lui. Reconnaissant eux-mêmes être égarés, ils sont devenus sages, et ont échangé les images et les faux objets d'adoration pour la gloire du Dieu incorruptible. C'est pourquoi Dieu a pris pour demeure leurs cœurs renouvelés avec Son esprit pour les amener à la pureté, de telle sorte qu'ils puissent Lui présenter leurs corps comme un sacrifice vivant et saint. Car ils ont échangé un mensonge pour la vérité de Dieu, et maintenant ils adorent et servent le créateur au lieu de la créature, pour la gloire de Son nom. Amen.

 

Ce grand retournement de situation effectué à travers l'œuvre rédemptrice de Christ produit l'adoration dans les vies de ceux qui trouvent en Lui la vie nouvelle. Le fondement du pêché est le manquement, et même véritablement le refus d'adorer Dieu et de Lui donner l'honneur et les remerciements qui lui sont dus ; c'est un refus de Le glorifier. Mais comme aboutissement de son œuvre rédemptrice, Il ramène le peuple croyant à une attitude et un mode de vie d'adoration. Dieu a tenté, pour la révélation de sa gloire dans la création et dans la rédemption, de jaillir dans une réponse à l'adoration de la part de ceux qui, par grâce, sont rendus capables de le faire.

 

3b. Apocalypse 5

 

Passons maintenant directement du sombre tableau de Paul écrit en Romains à la gloire de la salle du trône des cieux dans Apocalypse 5. Ici, nous voyons une autre représentation du caractère central de l'adoration. À ce propos, ces scènes de l'adoration céleste en Apocalypse 4 et 5 ne sont pas seulement instructives pour nous ; d'une manière tout à fait réelle, nous avons le privilège dans l'adoration en assemblée à l'église de joindre nos voix et nos cœurs avec ceux de l'armée céleste, de prendre part à leur adoration, nous avons ce droit et ce privilège parce que, comme Paul nous le dit en Philippiens 3:20, "notre cité à nous est dans les cieux" nous sommes citoyens du ciel, et jouissons des droits et des privilèges de cette citoyenneté même pendant que nous sommes étrangers séjournant dans un pays étranger.

 

Voici la scène que nous décrit l'apôtre Jean dans les cieux, en Apocalypse 5 : Dieu le Père sur le trône, avec l'Agneau, au centre ; les quatre êtres vivants autour d'eux, puis les 24 vieillards, plus loin "des myriades de myriades d'anges" et ensuite Jean dit que toute chose créée dans les cieux, sur la terre et sous la terre, dans la mer, toute disaient : "À celui qui siège sur le trône, et à l'Agneau, soit la louange, l'honneur, la gloire et la force, aux siècles des siècles." (v.13)

 

Ensuite nous lisons : " Et les quatre êtres vivants disaient : Amen ! Et les vieillards se prosternèrent et adorèrent. "(v.14) Dans cette grande scène d'adoration, le point central est bien sûr Dieu le Père et Son Fils, toutes les autres choses se rassemblent autour et se déploient à partir de ce point central ; mais le siège se situe bien entendu vers l'intérieur, le siège est en ce centre ; l'exclamation de cette foule toute entière est que Dieu est digne de recevoir la louange, l'honneur, la gloire et la force pour les siècles des siècles. L'adoration est "l'affaire" des cieux, la préoccupation des cieux, nous pourrions presque dire l'obsession des cieux : tous ses habitants se concentrent sur Dieu et proclament sa valeur suprême, sa gloire. Tout est focalisé sur l'adoration. Et, en tant que citoyens du ciel, ce devrait être notre centre d'intérêt aussi.

 

Dans les cieux, il n'y a pas d'autre centre d'intérêt, il n'y a pas de conversation d'intérêt secondaire ou d'annonces ni d'interruptions de quelque genre que ce soit. Comme Piper nous le rappelle, il n'y a certainement pas de mission non plus, seulement de l'adoration. Toute l'attention est fixée sur Dieu, toute la gloire lui est rendue. Lui seul est digne de cette adoration, Il est le créateur comme Apocalypse 4:11 le souligne ; tout ce qui est rassemblé autour a été crée. Il est la cause non engendrée, celui qui existe par lui-même ; tous les autres sont dépendants de lui dans leur existence même. Ils reconnaissent sa valeur, sa majesté et sa splendeur uniques et le comblent de leurs louanges lui et lui seul. Amen !

 

3c. Jean 4

 

Maintenant nous revenons sur terre à contre cœur, et allons en Jean 4, où nous voyons Jésus en conversation avec la femme samaritaine près du puits. De la bouche de Jésus Lui-même, nous entendons ce que Dieu attend de ses créatures : le Père cherche des adorateurs. Ceux qui l'adoreront en esprit et en vérité.

 

Les Samaritains avaient apparemment un certain degré d'enthousiasme et de dévotion dans leur adoration sur le Mont Gérizim, mais Jésus dit qu'ils adoraient ce qu'ils ne connaissaient pas (v.22). Les Juifs, de l'autre côté, adoraient selon la vérité révélée par Dieu. Jésus dit au verset 22 "le salut vient des Juifs", mais pour la plupart, leur adoration était devenue un rituel froid, sans vie. Jésus dit à la femme samaritaine que "l'heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne, ni à Jérusalem que vous adorerez le Père" (v.21), mais plutôt "l'heure vient, et elle est déjà là, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité" (v.23). La véritable adoration ne sera plus liée à un endroit, mais plutôt à une attitude de cœur et une compréhension de la vérité. Et ces deux aspects doivent être présents pour que la véritable adoration puisse avoir lieu, car Jésus a dit : "ceux qui l'adorent doivent l'adorer en esprit et en vérité" (v.24). L'adoration doit être authentique et venir du cœur (adorer en esprit) et doit aussi être en accord avec la révélation et le don ultime de Dieu en Jésus-Christ (adorer en vérité). C'est l'adoration que recherche le Père ; c'est là le genre d'adorateurs que recherche le Père. Comme nous le voyons en Romains 1, ceux-ci seront ceux qui ont bu entièrement la grâce de Dieu et qui répondent avec des cœurs reconnaissant pour exalter son Nom et sa gloire. Nulle par ailleurs la Bible ne nous parle de Dieu cherchant quelque chose de l'homme, Il cherche des adorateurs. C'est une chose étrange ! Dans sa glorieuse condescendance, il nous a formés, nous a cherchés et nous a rachetés afin que nous puissions le glorifier et nous réjouir en lui pour toujours, dans l'adoration.

 

Voici la vraie adoration du "chercheur", si vous voulez : le Père cherche des adorateurs, ceux qui l'adoreront en esprit et en vérité. Toute adoration est une réponse à sa gracieuse initiative. C'est là un point crucial : l'adoration est notre don à Dieu, la seule chose qu'il recherche de la part de ceux à qui il a donné toute chose, mais nous devons toujours garder en tête que l'idée de l'adoration, l'inclination à l'adoration, le désir d'adorer, et la capacité d'adorer viennent seulement comme un résultat du don de Dieu envers nous : son initiative salvatrice dans nos vies et l'aide du Saint-Esprit.

 

Ainsi nous voyons en Romains 1 la réponse appropriée de l'humanité rachetée et renouvelée à la grandeur et la gloire de Dieu : l'honorer et lui rendre grâce, pour adorer le créateur. En Apocalypse 5, nous voyons Dieu dans sa gloire comme le foyer de l'attention de tout l'ordre crée ; et nous voyons l'adoration comme la préoccupation appropriée de tous les citoyens du ciel. En Jean 4, nous voyons ce que Dieu attend de nous qu'il a formés : notre adoration. La fin de Dieu est de glorifier Dieu, de manifester et démontrer ses perfections et sa gloire. La fin de l'homme est également de glorifier Dieu, au travers de l'adoration. L'adoration est le plus noble but et le plus grand effort de l'humanité. Elle a été créée pour cela, par-dessus toute autre chose.

 

4. La fin principale de l'Église

 

C'est plutôt un panorama à couper le souffle que l'Écriture déploie là pour nous. Mais nous avons besoin de prendre notre respiration et continuer pour parler de l'église. Car glorifier Dieu n'est pas seulement la fin de Dieu et de l'homme. De la même manière, la fin de l'église est de glorifier Dieu à travers l'adoration.

 

4a. Les renonciations

 

Maintenant, de peur que cela ne semble un peu arrogant, pour un pasteur responsable de l'adoration d'arriver et dire "l'adoration est le but suprême de l'église", après tout, vous pourriez aller à un séminaire de prédicateur entendre que l'exposition de la Parole est la priorité pour l'église ; ou un rallye de dirigeants des jeunes et s'entendre dire que le ministère de la jeunesse et sa portée est le sang de l'église ; ou un cours d'évangélisation où on vous dit que l'église existe premièrement pour accomplir la Grande Mission, etc.

 

Laissez moi répondre en mettant en avant quelques choses :

 

1. Revenant à la déclaration du Dr Piper : " Les missions existent parce que l'adoration n'existe pas."

 

a. Souvenez-vous que cette déclaration est faite dans un livre sur les missions, un livre sur les

 

missions écrit par un homme qui est vraiment passionné par les missions.

 

b. Souvenez-vous aussi que le Dr Piper est un prédicateur, un pasteur principal, pas un pasteur responsable de l'adoration !

 

2. Nous devons aussi réaliser que l'adoration dans le sens dans lequel nous parlons va beaucoup plus loin que le culte d'adoration du dimanche matin. Appeler quelqu'un un "pasteur responsable de l'adoration" est peut-être une appellation mal appropriée, parce que l'adoration est quelque chose de si grand, comme nous l'avons vu, que cela enveloppe et pénètre nos vies tout entières, tout ce que nous sommes et ce que nous faisons. Paul dit : "quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu" (1 Corinthiens 10:31 ; cf. aussi Romains 12:1).

 

La question n'est donc pas de savoir quel département de l'église est plus important qu'aucun autre ; mais plutôt, à quoi sert tout ceci ? Quel est notre mission ultime, notre but ?

 

4b. Le grand commandement plus grand que la grande mission

 

1. Le grand mandat

 

Beaucoup d'églises professent que la mission de l'église est fondée sur le Grand Mandat, rappelant les paroles de Jésus à ses disciples consignées en Matthieu 28:19-20, où il dit "Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et enseignez leur à observer tout ce que je vous ai prescrit." De telles églises voient directement que le mandat n'inclut pas seulement le travail d'évangélisation des âmes perdues, mais aussi de faire des croyants des disciples et de leur enseigner à obéir aux commandements de Christ. Cette compréhension du but final de l'Église et de sa raison d'exister se reflète dans beaucoup de déclaration de statut d'églises, tels que ces exemples concrets de telles déclarations :

 

·     "Notre mission : faire la joie de Dieu en partageant son amour avec les autres comme nous l'avons vu faire en Jésus-Christ."

 

·     "Notre mission : développer des serviteurs de Jésus-Christ totalement dévoués".

 

·     "[Première église] existe pour que nous puissions glorifier le Seigneur Dieu à travers les moyens qu'il a établit dans sa Parole : l'évangélisation (amener les peuples à Jésus-Christ) et l'édification (amener les croyants à la maturité en Jésus-Christ)."

 

·     "Pour la gloire de Dieu [Deuxième église] est engagée à développer les disciples dans sa région et à travers le monde de telle sorte qu'en toutes choses Christ puisse avoir la prééminence."

 

·     "À la gloire de Dieu : pour gagner, bâtir et équiper les disciples de notre Seigneur Jésus à travers un ministère aimant, centré sur la Bible au niveau local et à l'étranger."

 

Plusieurs de ces déclarations expriment véritablement un désir de faire tout pour la gloire de Dieu. Mais les moyens sont abandonnés à l'évangélisation et l'édification qui, par leur nature même, sont centrées sur l'homme. L'évangélisation du monde et l'édification des saints sont-elles l'expression finale des desseins qu'avait Dieu en nous créant, nous sauvant et en nous appelant à son service ? Le grand mandat enveloppe-t-il tout ce que nous devons faire en tant que corps de croyants ? Certainement pas, à la lumière de certains des thèmes dont nous avons parlé.

 

2. Le grand commandement

 

Et certainement même pas à la lumière des paroles de Jésus lui-même. Il dit dans le grand mandat que nous devons apprendre à obéir à tout ce qu'il a commandé. Et ailleurs il explicite ce qu'est le plus important de tous les commandements. Cela nous rappelle tant de choses que nous avons déjà vues : "Un des scribes... lui demanda : quel est le premier de tous les commandements ? Jésus répondit : voici le premier : Écoute, Israël, le Seigneur notre Dieu, est l'unique Seigneur ; et : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force." (Marc 12:28-30)

 

Le Grand Commandement nous dit que, par-dessus toute autre chose, nous devons aimer Dieu avec tout notre être. Notre première responsabilité n'est pas le service ou même l'obéissance. Nous devons, en premier lieu, être des amoureux de Dieu ; des gens qui le glorifient et se réjouissent en Lui pour toujours et expriment cet amour à travers une vie et un style de vie d'adoration. La connexion est évidente : si Dieu nous a fait premièrement pour l'adorer et le glorifier et si la première chose qu'il attend de nous est notre amour, alors nous devons parler essentiellement de la même chose. L'adoration, par conséquent, c'est aimer Dieu avec tout notre être et chérir sa gloire. Dieu recherche des adorateurs ; pas des évangélistes, pas des faiseurs de disciples, ni des missionnaires, mais des adorateurs, des amoureux de Dieu qui basent leur existence tout entière dans l'exaltation de Dieu avec tous leurs efforts.

 

3. La relation entre le Grand Commandement et le Grand Mandat

 

Notez l'objet purement vertical du Grand Commandement ; "aime le Seigneur ton Dieu," la phrase ne montre pas notre engagement envers Dieu par le fait de faire ceci, cela et autre chose. Le Grand Commandement nous parle de l'adoration en ce qu'elle a de purement vertical dans son objet ; ce centrage absolu sur Dieu reflète ce que nous avons déjà vu au sujet de la façon dont finalement tout ce que nous faisons doit être dirigé vers Dieu et sa gloire.

 

Le Grand Mandat, de l'autre côté, par définition implique des activités qui sont plus horizontales, centrées sur l'homme, par nature, à savoir l'évangélisation, et la formation de disciples. Le problème est que le Grand Mandat grandit et est bâti sur le fondement du Grand Commandement, que Jésus explique en Marc 12:31 comme étant : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même." Le Grand Mandat naît de "l'interférence" des premier et second plus grands commandements, d'aimer Dieu et d'aimer son prochain : si nous aimons véritablement Dieu, nous irons plus loin avec l'amour du prochain qu'il nous commande et dont il nous rend capables ; et le plus grand amour que nous pouvons témoigner à notre prochain est de l'aider à devenir un amoureux de Dieu, un adorateur, dans son propre droit.

 

Même en Matthieu 28 nous trouvons l'adoration entourant et soutenant le Grand Mandat ; nous lisons au verset 16 : "Les douze disciples allèrent en Galilée, sur la montagne que Jésus leur avait désignée. Quand ils le virent, ils l'adorèrent." Ensuite le Grand Commandement lui-même commence avec un objet vertical : "Et Jésus, s'étant approché, leur parla ainsi : Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez et faites de toutes les nations... " (vv.18-19)

 

Nous voyons que le contexte du Grand Mandat est l'adoration (28:16), et son fondement est l'autorité de Jésus-Christ (28:18). Notre extension et notre vie de disciple doivent découler d'une appréciation de la gloire de Dieu et d'un cœur qui est plein d'adoration sans quoi, comme Piper le souligne, "Vous ne pouvez pas recommander ce que vous ne chérissez pas"(LNBG, p.11) Et notre extension et notre formation des disciples doivent conduire finalement à offrir à Dieu plus d'adoration, pour son propre plaisir. On devrait aussi dire qu'une église qui adore de façon authentique s'étendra, car si le peuple ne grandit pas pour partager le cœur de Dieu pour les perdus, nous pouvons légitimement nous demander à quel point est-ce qu'ils se sont réellement approchés de Lui dans l'adoration !

 

4. Une force propre et un équilibre

 

Tandis que les déclarations de mission de l'église mentionnées plus haut sont solidement basées sur le Grand Mandat et concernent directement la gloire de Dieu, elles sont cependant tristement défaillantes lorsqu'il s'agit de reconnaître l'adoration comme le premier et l'ultime centre d'intérêt de l'église. Voici quelques déclarations de mission qui donnent à l'adoration davantage sa place :

 

1.       "En tant qu'une expression locale du Corps universel de Christ, nous désirons aimer Dieu ensemble avec tout notre être en l'adorant et en aimant les autres à travers un ministère qui y a rapport localement et dans le monde."

 

2.       "[Troisième église] existe pour les buts suivants : magnifier Jésus à travers l'adoration et la Parole ; faire connaître Jésus à notre prochain et aux nations ; et amener les croyants en Jésus à la maturité et au ministère."

 

3.       " Les priorités du ministère de cette église découlent de la vision de la gloire de Dieu révélée en Jésus-Christ. Nous existons pour savourer cette vision dans l'adoration (Jean 4:23), affermir cette vision par le soin et l'éducation (1 Corinthiens 14:26, 2 Pierre 3:18), et répandre la vision en évangélisant, envoyant des missions et en aimant les actes (1 Pierre 2:9, 3:15, 5:16, Matthieu 28:18-20)."

 

4.       "La mission de [Quatrième église] est de glorifier Dieu à travers une adoration pleine de joie, de témoigner l'amour de Dieu à tous les peuples, de les conduire à la foi en Jésus-Christ, de faire d'eux des disciples et de les appeler à son service."

 

Ces déclarations placent l'adoration à sa place légitime : la première. Et je crois qu'en cela, Dieu est honoré, parce qu'il est clair que lorsque nous plaçons l'adoration à la première place, c'est en fait lui que nous mettons à la première place.

 

4c. Comment tout cela se raccorde

 

Qu'est-ce que cette perspective signifie donc pour le ministère de l'église ? Comment tout cela se raccorde-t-il ?

 

1. Une fin en soi

 

Pour citer Piper encore une fois : "De toutes les activités dans l'église, une seule est une fin en soi : l'adoration" Ceci dérive de quelques-unes des choses auxquelles nous nous sommes déjà intéressés.

 

a. D'abord, il devrait être clair à partir de maintenant qu'il n'y a pas, pour des êtres crées, de plus noble activité que l'adoration. L'adoration n'est pas un moyen pour aboutir à quoi que ce soit. Nous n'adorons pas à l'église pour faire augmenter le nombre de membres, pour que le gens se sentent mieux dans leur peau, ou même pour enseigner les croyants ou évangéliser les perdus. Ce n'est pas premièrement pour cela. Nous adorons pour chérir et savourer de manière active la gloire de Dieu, et quand nous faisons cela, nous sommes arrivés au but de notre existence.

 

b. Deuxièmement, si l'adoration est le plus noble objectif, alors les autres activités chrétiennes devraient servir comme moyens pour parvenir à ce but qui enveloppe tout. En fait, elles doivent servir en tant que tel si elles peuvent honorer Dieu et demeurent dans la ligne de ses desseins.
2. Les moyens pour une fin

 

Ainsi, comme Piper le dit, "les missions existent parce que l'adoration n'existe pas." Mais pas seulement cela : l'école du dimanche existe parce que l'adoration n'existe pas, pas dans toute sa plénitude. Les groupes de jeunes existent parce que l'adoration n'existe pas. L'évangélisation existe parce que l'adoration n'existe pas. Les petits groupes existent parce que l'adoration n'existe pas. Les programmes d'enseignement des disciples existent parce que l'adoration n'existe pas. La prédication existe parce que l'adoration n'existe pas. Le but final de toutes ces activités est de bâtir plus d'adorateurs et de meilleurs adorateurs, à la gloire de Dieu ! Les activités d'évangélisation pour gagner plus d'adorateurs et les activités d'édification pour bâtir plus de meilleurs adorateurs. Seule l'adoration est purement verticale dans son objet ; tous ces autres ministères se focalisent nécessairement sur les personnes. Mais notre but en travaillant avec les personnes est de les diriger vers Dieu, vers l'adoration !

 

3. Toutes les routes mènent à l'adoration

 

Mais encore une fois, ce n'est pas une intercession en faveur de la supériorité naturelle du département de l'adoration dans l'église. C'est même plutôt le contraire, cela signifie plutôt que chaque pasteur a l'adoration comme but pour son ministère ! Le pasteur responsable de l'adoration et de la musique devrait peut-être être désigné par un terme du genre "pasteur responsable de la louange en assemblée", afin de ne pas embrouiller les choses, parce que l'adoration du peuple de Dieu n'est pas uniquement son but, mais le but de toute personne de son équipe ! Les pasteurs des enfants et des jeunes ont le ministère d'amener les jeunes gens à être des adorateurs ; les pasteurs des ministères d'adultes devraient chercher à enseigner aux adultes à estimer Dieu et sa gloire au-dessus de toute choses, et à l'adorer au-delà de toutes poursuites ; les pasteurs en charge des missions et de l'évangélisation ont le ministère de rechercher à multiplier les adorateurs pour Dieu ; le pasteur prédicateur a la responsabilité d'entretenir publiquement la gloire de Dieu, de l'exposer et d'inviter les autres à participer à la merveille qu'est une adoration sincère et élevée de tout son être. Chaque pasteur, chaque membre de l'équipe pastorale, chacun dans le ministère devrait avoir une visée finale verticale pour son ministère : une visée de recherche du reflet et de la démonstration de la gloire de Dieu dans les vies des gens ; une visée de bâtir chez les autres, tout comme ils cherchent aussi à bâtir dans leur propre vie, un souci des choses de Dieu, un amour pour Lui de toute leur âme, de tous leurs cœurs, de tout leur esprit et de toute leur force ; un attachement à Lui et à sa gloire dans des vies d'adoration.

 

Toute personne impliquée dans le ministère devrait se préoccuper de ce genre de visée qui devrait d'ailleurs être explicite, sans regarder à ce à quoi le ministère peut ressembler dans les détails. Tout le ministère, aussi bien que la vie toute entière doit avoir cette volonté qui surpasse tout et qui ne vise qu'un seul but si nous devons être ce pour quoi nous avons été crées et rachetés. Le ministère est le travail de recherche, dans la puissance du Saint-Esprit, pour construire de plus nombreux et de meilleurs adorateurs de Dieu.

 

5. Implications pratiques

 

Pour conclure, j'aimerais revenir à nos ministères de musique et d'adoration et tirer deux implications pratiques pour ces ministères à partir des grands thèmes que nous avons vus en discutant de la gloire de Dieu et de l'adoration.

 

5a. Réordonner nos priorités

 

Le premier a à voir avec la petitesse de beaucoup de nos querelles sur les affaires de goût et de style dans l'adoration. "Les guerres de l'adoration" (comme Marva Dawn et d'autres ont appelé ces conflits) sont un scandale et une parodie pour le corps de Christ ! Si Dieu recherche par-dessus tout des visages tournés vers les cieux, dans sa direction, dans l'amour et l'adoration, combien cela doit l'affliger lorsqu'au lieu de cela il nous voit nous affronter dans notre provincialisme, notre territorialisme et notre étroitesse d'esprit. Nous reconnaissons que l'adoration est premièrement pour Dieu ; mais ensuite nous présumons qu'il se trouve que notre goût particulier en musique coïncide avec le goût de Dieu en matière de musique ! L'unité du corps de Christ est une chose si précieuse (voir Éphésiens 4:1-6) ; Aujourd'hui encore les sujets que sont l'adoration et la musique causent plus de désunion dans le corps de Christ qu'aucun autre ! S'il y a un endroit où l'unité du corps de Christ doit être expérimentée dans la vie d'une église locale, c'est bien dans l'adoration en assemblée. Comment la gloire de Dieu peut-elle être servie par le désaccord parmi ses enfants ? Comment peut-on apporter un sacrifice de louanges à Dieu avec nos mains souillées par la médisance ? Comment peut-on l'aimer de tout notre cœur, de toute notre âme, de tout notre esprit et de toutes nos forces, et demeurer inquiets comme Marthe au sujet de tant de petites choses ?

 

Si l'adoration est notre plus noble appel et notre réponse finale à l'œuvre de Dieu dans nos vies, alors cela devrait éclipser toutes considérations terrestres et humaines tandis que nous nous trouvons nous-mêmes "perdus dans l'émerveillement, l'amour et la louange," comme Charles Wesley l'a dit. Et les choses insignifiantes sur lesquelles nous dépensons tant d'énergie devraient pâlir en importance alors que nous nous chauffons à la chaleur de la splendeur et la beauté de Dieu.

 

Nous devons chercher le Seigneur avec ardeur dans une terre aride et desséchée, où il n'y a pas d'eau, pour voir sa puissance et sa gloire (Psaumes 63:1-2). Et nous devons inviter notre peuple à nous rejoindre dans ce voyage, à être altéré et languir après lui, aussi bien qu'à boire profondément de sa gloire et à être rassasié. Seule une plus grande vision de Dieu triomphera de notre myopie, et fera cesser définitivement les guerres de l'adoration.

 

5b. Être des adorateurs

 

La seconde implication est l'affirmation assez visible que si nous devons conduire, faciliter et inciter l'adoration, nous devons être nous-mêmes des adorateurs. Visiblement, nous ne pouvons pas conduire les gens là où nous ne sommes jamais allés nous-mêmes. Comme Piper l'a écrit, "nous ne pouvons pas recommander ce que nous ne chérissons pas." (LNBG, p.11) Si nous voulons bâtir de plus nombreux et de meilleurs adorateurs pour la gloire de Dieu, nous devons être nous-mêmes des adorateurs. Cette implication s'applique aussi à nos congrégations : si nos assemblées doivent se rassembler pour des temps d'adoration tous ensemble, nos fidèles doivent d'abord devenir eux-mêmes des adorateurs et se rassembler les dimanches sortant d'une semaine d'adoration et de marche avec Dieu.

 

1. Ce que les autres ont dit

 

C.S. Lewis a écrit au sujet de l'intensité du désir, et même de l'appétit pour Dieu qui se trouve exprimée dans les Psaumes. David et les autres psalmistes ont parlé de la soif de Dieu, de la faim de Dieu et de leur désir ardent pour lui ; ils ont dit des choses comme "Un jour dans tes parvis vaut mieux que mille ailleurs "(Psaumes 84:10), et "Quel autre, au ciel, ai-je que toi ? (Psaumes 73:25) Nous avons besoin de cultiver ou de demander à Dieu de nous donner ce genre d'appétit pour Dieu. Ce n'est pas un acquis. Chuck Swindoll a récemment écrit un petit livre intitulé "Avec le Tout-Puissant". Dans l'introduction il décrit comment dans son propre ministère il a réalisé qu'il avait permis à une occupation pour Dieu de supplanter la marche étroite avec Dieu. Ensuite il continue dans le livre à relater certaines des voies par lesquelles il était capable de développer ce genre de fonctionnement.
2. Ce que Paul a dit

 

L'enseignement du nouveau testament est que toute la vie doit être une réponse d'adoration à Dieu. Paul a écrit dans Romains 12:1 "Ainsi je vous exhorte, frères, par les compassions de Dieu [revenant à toutes les formidables vérités concernant le salut que Paul a traité dans les chapitres 1 à 11], à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable". Notre réponse appropriée au fait de devenir un bénéficiaire des "compassions de Dieu" et des "richesses de sa grâce" (Éphésiens 1:7) est de nous offrir véritablement à Lui comme un acte d'amour et d'adoration. L'âme qui a goûté et vu que le Seigneur est bon, et qui a appris à chérir sa gloire, sera prête à se présenter de cette manière.

 

3. Stone Soup

 

Peut-être êtes-vous familiers de l'histoire enfantine intitulée "Stone Soup". Dans cette histoire, trois soldats rentrent de la guerre. Ils approchent un village, mais les villageois, les voyant arriver, se hâtent de cacher toute leur nourriture, parce qu'il y a pénurie et qu'ils n'ont pas envie d'avoir à partager avec des étrangers. Ils disent aux soldats qu'ils n'ont pas de nourriture à leur donner. Les soldats, étant plutôt des camarades perspicaces, répondirent aux villageois qu'ils vont faire une soupe de pierres, et leur demandent simplement de leur donner une grande marmite d'eau. Ils choisissent quelques gros cailloux ronds et les mettent dans la marmite, pendant que les villageois curieux les observent. Puis les soldats remarquent : "Cette soupe sera certainement excellente ; si nous avions seulement deux pommes de terre, ce serait même mieux. Un des villageois leur dit "Je pense que je dois en avoir quelques-unes en réserve", et part pour rapporter quelques pommes de terre de sa cachette. Les soldats les ajoutent au pot, goûtent la soupe et s'exclament : "Merveilleux ! Maintenant si nous avions juste quelques carottes..." et quelqu'un part en courant et en ramène. La même chose se produit avec les oignons, les choux et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'une copieuse soupe ait été préparée. Les soldats invitent les villageois à se joindre à eux dans leur festin et les villageois s'étonnent qu'une soupe si merveilleuse ait pu être faite avec seulement des pierres !

 

Dans notre adoration en assemblée, nos rites, nos cantiques, nos hymnes, même nos sermons sont comme ces pierres, ils ne sont rien qui impressionne particulièrement Dieu : ils sont juste la trame de fond, un squelette. Ce qui rend cela spécial et ce qui en fait l'adoration c'est quand nos membres viennent et ajoutent dans la marmite de ce qu'ils ont emmagasiné durant une semaine d'adoration et de marche avec Dieu, une semaine passée à aimer Dieu et à chérir et savourer sa gloire, ensuite nous sommes prêts à adorer Dieu ensemble. Lorsque notre adoration en tant que corps sera le débordement de beaucoup de cœurs, se réjouissant de la bonté, de la grandeur de Dieu, auquel l'Esprit peut apporter de l'énergie et le transformer en quelque chose de beaucoup plus grand que la somme de toutes les parts, alors l'adoration de notre assemblée sera véritablement un festin nourrissant et vivifiant pour le peuple de Dieu, et, plus important, un parfum de bonne odeur pour le Dieu de gloire, qui prend plaisir à l'adoration de son peuple.

 
 
Flauris N'ior Nzinga.

 

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Modifié en dernier lieu le 17.02.2010
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