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Pour les lauréats d'un diplôme

 Très chère Chatty KABALA,

 

Minuit a sonné depuis longtemps. Je suis assis à ma table dans ma chambre, dans le nord de notre maison. La lampe à incandescence suspendu au dessus de ma tête, fait entendre se sifflement régulier. Dehors, le vent parcourut toute la vallée avec furie, il flagelle les palmiers et les frangipaniers. Toute la terre, en ce pays le plus perdu qui soit au monde, est noyée sous la pluie des moussons. C’est le temps des tempêtes tropicales. Toutes les bêtes, connues et inconnues, hurlent dans la nuit. Mais je me sens à l’aise au milieu de cette démence des éléments car je vous écris. Je voudrais vous parlez comme je le ferai au bord d’une pelouse en sortant de la faculté, je vous tends la mains et je vous dit très sincèrement « Félicitation, ma chère, félicitation pour ce diplôme que vous venez d’obtenir. Félicitation : désormais vous êtes diplômé en biologie –chimie.

 

En même temps que ces félicitations, je voudrais vous offrir quelques thèmes de réflexions, quelques idées  maîtresses que j’aimerais voir mûrir en vous. Derrière vous, douze années d’études. « Le passé n’est qu’un prologue ». Vous avec beaucoup reçu, et de vos parents et de vos professeurs. Faites –en bon usage, en songeant aux autres. Vous avez durement travaillé; vous connaissez beaucoup de choses. Mais que ce sentiment de délivrance ne vous trompe pas. Vous n’avez pas encore fini d’apprendre. Vous n’avez jamais fini d’apprendre. Scientifique que vous êtes a dans les mains un terrible pouvoir. Un avenir glorieux vous entend si vous savez discerner votre avenir. Croyez –en mon expérience. Je ne suis guère votre aîné, je ne sais pas combien d’années nous sépares mais. Pourtant je puis vous parler en puissant dans cette expérience. Sachez que cette époque précaire et changeante que nous vivons va nous demander beaucoup. Elle sera impitoyable pour les faibles mais elle inspirera les courageux. Tenez –vous débout et criez à pleine voix : voici l’époque qu’il m’est donné de vivre, et voici que je trouve ma place en cette époque. Cherchez vous –même place. Le parfait contentement d’être soi, vous le trouverez chez les bovidés, mais nos chez les hommes dignes de leur nom. Cherchez plus loin et plus haut que la matière.

 

Ah ! Que votre idéal n’en se situe pas au niveau du bien –être et de la considération je vous plaindrais de n’avoir comme but que le ranch à la campagne et les deux voitures dans le garage ! Cherchez à comprendre les grands desseins du monde contemporains et dès que vous les aurez compris, engagez –vous délibérément dans leur évolution. Vous avez assez de forces en vous pour de grandes actions, notre temps réclame l’action. Une action d’homme. Croire aux grandes idées et exprimer de nobles souhaits ne suffits pas. Ne l’oubliez jamais. Vous êtes scientifique. Que vous en soyez heureux et fier. C’est une chose normale. Mais votre vocation dépasse les pilules et les remèdes. Cette science que vous avez longuement et durement apprisse vous détermine, vous oriente vers une certaine forme de vie. Vos tendances sont encore  en désordre, mais elles sont en vous. Bien entraîné vous avez les mains nettes, l’esprit prompt, la sensibilité aiguisée, la vision claire.

 

Vous savez que la condition humaine peut être terrible. Vous savez reconnaître le visage de la souffrance et, d’un même mouvement, l’attitude de la charité. Vous n’ignorez rien des pouvoirs de la thérapeutique. Et vous êtes convaincu que « l’homme qui souffre » est plus important que « la souffrance de l’homme ». Vous êtes capable désormais, de reconnaître un homme à travers sa souffrance. Vous avez acquis beaucoup plus l’art de la science vous pouvez faire d’ autres chose (des expériences de laboratoire et des appendicites si tu désires faire la médecine). Ce que vous avez en propre c’est chose option définitive sur la vie qui mobilise tout votre être. Apprenez à utiliser chaque fibre de votre cœur jusqu’en sa plus estime résonance. Exister c’est bien, mais vivre c’est autre chose. Croire, c’est bien aussi, mais incarner sa foi dans une action, c’est le vrai signe de la force. La vocation que vous avez maintenant et chose heureuse, exaltante, qui vous appelle à toutes les virtualités du beau et du bien. Vous commettrez un péché d’omission si vous laissez inemployée une part de votre vocation, en utilisant toutes les puissances de votre âme. Comme scientifique, vous devez participer à votre époque.

 

Ignorer le monde pour cultiver son jardin, c’est une attitude dépassée. Il est impossible d’être uniquement scientifique, ou même un chercheur ou un maître. Tous les hommes ont droit à l’attention de l’homme. Et quant cet homme a reçu des talents particuliers le droit des autres est plus exigeant appelé. Aujourd’hui, l’homme doit partager les actions et les passions de ses contemporains, sous peine de rester un inutile. Quant à vous sachez que vous devez peut être dépasser un jour chef dans le secteur où vous serez appelé à travailler. A votre conscience professionnelle, joignez toutes les ressources de votre esprit et de votre cœur.

 
Par Flauris-N'ior

 

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Modifié en dernier lieu le 17.09.2009
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