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L'ADORATION EUCHARISTIQUE

<">Un des traits les plus essentiels du charisme de notre communauté est la place donnée à l’adoration eucharistique. Cette place, nous avons la conviction qu’elle répond à un désir fondamental du Coeur eucharistique du Christ. Communauté du Coeur eucharistique, nous nous engageons à fond dans l’accomplissement de ce désir.

 

I. Le désir de présence permanente

 

Nous devons nous rappeler comment, selon le récit évangélique de l’institution de l’eucharistie, s’est manifestée l’intention de livrer à l’humanité une présence qui soit accueillie avec adoration. La réalité de cette présence est nettement affirmée dans les paroles : «Ceci est mon corps», «Ceci est mon sang» (Mc 14, 22-24 ; Mt 26, 26-28). Tout en voulant donner sa chair en nourriture et son sang en breuvage, Jésus ne dit pas : «Mangez mon corps», «Buvez mon sang» ; il attire d’abord l’attention sur la présence réelle de son corps et de son sang. C’est ce qui permettra à saint Augustin de déclarer : «Personne ne mange cette chair s’il ne l’a d’abord adorée» (En arr.in Ps. 98, 9, PL 37, 1264). Le don de la présence réclame de notre part une attitude d’adoration.

 
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Les mots : «Ceci est mon corps», «ceci est mon sang» ont un caractère absolu. Ils ne posent par eux-mêmes aucune limite de temps à la réalité de la présence. La limite survient lorsque corps et sang sont donnés en nourriture et en breuvage. Mais telle qu’elle est affirmée par le Christ, la présence subsiste de façon permanente aussi longtemps que demeure le signe sacramentel du pain et du vin. Si cette présence se prolonge au-delà de la célébration du sacrifice et de la communion sacramentelle, elle reste digne d’adoration. Ce prolongement de la présence a été désiré par Jésus. Le Sauveur vient en effet accomplir, de façon supérieure, surabondante, ce qui avait été annoncé dans l’ancienne alliance. Dieu avait manifesté sa volonté d’habiter au milieu de son peuple : «J’habiterai au milieu des enfants d’Israël, et je serai leur Dieu» (Ex 29, 45). Lorsque le peuple vivait sous la tente, une tente était réservée, en dehors du camp, à l’habitation divine. Elle s’appelait la «tente de réunion» ou «tabernacle de réunion» ; « tente » et «tabernacle» sont deux vocables équivalents.

 

Là où Dieu habitait, il voulait un contact plus immédiat avec les hommes. Dans la tente de réunion, il «parlait à Moïse face à face, comme un homme parle à son ami» (Ex 33, 11). Plus tard, lorsque le peuple cessa de vivre sous la tente, la présence divine fut reconnue et vénérée dans le temple de Jérusalem. Jésus est venu pour édifier un nouveau temple. «Détruisez ce temple, dit-il à ses adversaires, et en trois jours je le relèverai» (Jn 2, 19). Les chefs du peuple juif provoqueront la destruction spirituelle du temple lorsqu’ils le mettront à mort. Par sa résurrection le Christ fait surgir un nouveau temple. Si l’ancien temple manifestait l’intention de Dieu d’habiter au milieu de son peuple, le temple nouveau révèle l’intention du Christ de demeurer au milieu de son Eglise. C’est une présence permanente qu’il veut assurer aux siens. Lui-même a livré à ses disciples, peu avant son départ de la terre, la garantie de cette présence permanente : «Voici que je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde» (Mt 28, 20). Cette présence du Christ s’exprime de diverses manières : elle est donnée plus particulièrement dans l’eucharistie.

 

La présence eucharistique réalise ce qui avait caractérisé l’habitation de Dieu au milieu de son peuple : une présence permanente se fait reconnaître en un lieu déterminé. Elle le réalise d’une manière supérieure, comme présence sacramentelle, et comme présence qui se multiplie en de nombreux endroits. Alors que dans l’ancienne alliance Dieu attachait sa présence à un seul endroit, la présence eucharistique se met à la disposition des croyants en de nombreux sanctuaires. On peut discerner dans cette multiplication de la présence l’orientation essentielle du mystère de l’Incarnation : le Fils de Dieu, en s’incarnant, a voulu se rendre présent à l’humanité. Après la présence visible de sa vie terrestre, il y a la présence invisible du Christ ressuscité, présence liée aux signes sensibles du pain et du vin. Dans cette présence permanente qui se veut la plus universelle, se manifeste l’amour du Père qui nous a donné son Fils, et l’amour du Fils, qui veut se donner à nous avec un maximum de générosité. La présence eucharistique permanente demande à être reconnue et vénérée comme une révélation extrême de l’amour divin, et plus spécialement comme l’attestation la plus merveilleuse de l’ouverture du coeur du Christ.

 

II. L’adoration dans le prolongement du sacrifice et du repas

 

Le culte rendu à la présence eucharistique ne pourrait être regardé comme une excroissance de la piété, qui voilerait le sens de la participation à la célébration eucharistique. Bien au contraire, il tend à procurer un achèvement de cette participation. L’adoration eucharistique fixe le regard sur la personne du Christ, qui s’est rendue présente par l’offrande du sacrifice eucharistique. Elle cherche à s’unir à l’offrande en s’ouvrant à la présence. Selon la perspective de l’épître aux Hébreux (9, 11-24), le Christ est entré par l’offrande du sacrifice de la croix dans le ciel où il ne cesse d’intercéder pour nous : dans la gloire céleste il est continuellement présent devant le Père, pour nous obtenir toute espèce de grâce et nous faire bénéficier des fruits de son sacrifice. Cette présence perpétuelle dans le ciel nous rejoint par la présence eucharistique, afin d’unir notre offrande et notre intercession à l’élan du Fils vers le Père.

 

L’adoration eucharistique est donc pour nous un moment privilégié d’intercession, où notre prière tend à entrer dans la prière suprême du Sauveur et où elle peut acquérir ainsi un maximum d’efficacité. Elle est de nature à prolonger pour nous la fécondité du sacrifice eucharistique. D’autre part, cette adoration tend également à prolonger l’accueil du Christ eucharistique reçu dans la communion. S’il est vrai, selon le mot de saint Augustin, que l’adoration doit précéder la communion, il n’est pas moins vrai qu’elle doit suivre la communion. Par le repas sacramentel, le Christ vient en nous pour nous remplir de sa vie en nous unissant à lui. Par son corps et son sang qui entrent en nous pour nous transformer, c’est sa personne qui vient nouer avec notre personne humaine le lien le plus intime. Voulant nous attacher à lui, il réclame notre amour et notre adoration. Certes, nous cherchons à lui exprimer cet amour et cette adoration à la fin de la célébration eucharistique, mais l’union spirituelle qu’il a voulu instaurer nous dispose à lui offrir des temps plus longs où notre attachement se manifeste avec plus de liberté et d’engagement personnel.

 

III. Notre engagement dans l’adoration

 

a -Notre adoration eucharistique est une expression de notre foi dans le Christ

 

Dans l’hostie exposée, nous reconnaissons la présence invisible de celui qui est le Maître souverain de notre vie. Ce Maître nous appelle à la foi, comme il l’avait fait autrefois pour l’aveugle-né qu’il avait guéri : «Crois-tu au Fils de l’homme ?» Non seulement cet ancien aveugle entra pleinement dans la lumière de la foi, en disant : «Je crois, Seigneur», mais il «se prosterna devant lui» (Jn 9, 35-36), c’est-à-dire qu’il l’adora. Par notre adoration, nous donnons un témoignage de foi. Nous montrons jusqu’où va l’adhésion au Christ eucharistique : elle nous entraîne au don de nous-mêmes. Nous témoignons en particulier que l’orientation de la vie humaine ne peut être recherchée en dehors du Christ.

 

b - Notre adoration est la réponse de notre amour à l’amour que le Christ nous a voué par sa venue et son sacrifice

 

Par sa présence eucharistique, le Sauveur nous interpelle en nous posant la question autrefois adressée à Pierre : «M’aimes-tu ? » (Jn 21, 15-17). En demeurant en silence près de lui, nous donnons une preuve de l’amour qui nous attache à lui, même si comme Pierre nous devons avouer certaines faiblesses. Nous pouvons reprendre la déclaration du chef des apôtres : «Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t’aime». Le regard d’amour que nous portons sur le Christ eucharistique doit se nourrir d’une connaissance de plus en plus approfondie de l’évangile, qui nous permette de mieux découvrir le visage que nous adorons. La méditation de la Parole de Dieu, surtout des paroles et gestes de Jésus, nous aide à enrichir notre adoration. Pour cette méditation, nous sollicitons plus spécialement l’aide de Marie, qui « conservait et méditait dans son cœur » tout ce qui appartenait au mystère de son fils (Lc 2, 19-51).

 

c - Notre adoration eucharistique s’accompagne d’une supplication en faveur de l’Eglise et de l’humanité.

 

Par cette adoration, nous avons la possibilité d’apporter un remède aux nombreux maux qui accablent le monde, et de contribuer à élever le niveau de la vie spirituelle dans les cœurs. Nous sommes témoins de bien des détresses ; nous serions impuissants, par nous-mêmes, à les secourir. Mais notre recours au Christ par l’adoration nous garantit des grâces d’amélioration pour toutes les situations qui réclament une aide. Nous obtenons les progrès de l’expansion de l’Eglise et de sa charité. Nous avons conscience que notre intercession, unie à celle du Sauveur, n’est jamais sans effet.

 

d - L’adoration eucharistique entretient et renouvelle sans cesse notre joie.

 

Elle n’est pas à l’abri des peines de l’aridité ou des distractions, comme toute la vie de prière. Elle réclame la persévérance dans la foi, la patience dans les moments pénibles. Mais elle procure à travers tout une joie pure et profonde. Celui que nous regardons et qui nous regarde est le Christ ressuscité, celui qui en sortant du tombeau a transformé les cœurs tristes en cœurs joyeux. Il a promis à ses disciples une joie que personne ne peut leur enlever, et il la leur donne. Sa présence eucharistique s’offre à notre adoration comme une source permanente, inépuisable, de joie.


 

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Modifié en dernier lieu le 11.12.2014
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